Le journaliste Nicolas Pham explique les raisons de son départ de Radio-Canada
Crédit photo: Instagram - @phamnico
Nicolas Pham a récemment tiré sa révérence après huit années passées à Radio-Canada. Loin de suivre une trajectoire classique, ce départ marque un moment charnière dans sa vie professionnelle.
Il avait trouvé sa place au sein de Rad, un espace plus éclaté au sein du diffuseur public, conçu pour attirer une audience plus jeune.
Son style ne correspondait pas aux normes journalistiques traditionnelles, et il en était conscient. Son approche était plus colorée, plus décalée, parfois aux frontières de ce que le journalisme permet.
Ce désir de pousser les limites de l'expression, de jouer avec les codes l'a mené à constater que son évolution passait peut-être ailleurs.
Changer de vie en pleine tempête
Ce changement de cap n'est pas survenu dans une période de calme. En même temps qu'il perdait un parent, il accueillait son premier enfant.
En parallèle, il choisissait de quitter un emploi stable pour un avenir beaucoup plus incertain.
Un moment de grand bouleversement personnel, où plusieurs couches de vie s'empilent: le deuil, la naissance, le changement de carrière.
Malgré les risques, il semble que le moment était venu pour lui de redéfinir ses priorités. C'est dans cette période chargée d'émotions qu'il a décidé de suivre son instinct créatif.
Des projets déjà en route
Ce départ ne s'est pas fait sans perspectives. Nicolas travaille déjà sur une émission de voyages pour TV5 et a d'autres engagements à la radio pour l'automne.
À côté de cela, il développe aussi sa présence sur YouTube, un espace qui lui permet de s'exprimer librement.
Ce virage vers la création personnelle n'est pas un saut dans l'inconnu total, mais plutôt une transition réfléchie vers une forme d'expression plus libre et plus personnelle.
L'humour comme point de départ
Depuis toujours, il nourrissait un rêve de scène. Devenir humoriste était une idée présente depuis l'enfance, mais longtemps repoussée.
Il avance désormais dans cette voie, soutenu par une agente et porté par le désir de faire un jour un spectacle solo.
L'humour, pour lui, semble être un langage qui lui permet d'atteindre une liberté difficile à obtenir dans le cadre rigide du journalisme classique.
Et s'il n'en parle pas ouvertement à son père, il sait que ce dernier voit les changements et comprend peu à peu ce tournant:
« [...] Un père vietnamien immigrant qui a tout quitté pour refaire sa vie ici espère que son enfant va avoir une grosse profession [...] Car quand il est arrivé ici, il partait du fond, il n'avait plus rien, mais il avait l'espoir qu'en une seule génération la famille puisse regagner sa notoriété. Mon père voulait vraiment que je sois médecin! Et j'étais bon à l'école. Il n'a jamais voulu que je fasse de l'art. Il capoterait que je sois dans Échos Vedettes! Ma mère aussi, si elle était encore vivante, elle serait vraiment fière de ça! Mon père a toutefois des craintes par rapport à la sécurité financière. Il serait fier s'il savait exactement ce que je fais, mais il aurait du mal à ne pas exprimer que c'est risqué [...] »
En somme, Nicolas Pham ne tourne pas le dos à l'information, mais il en redéfinit les contours. Il cherche un terrain où ses idées, son ton et son énergie peuvent respirer.
Quitter Radio-Canada, c'est pour lui ouvrir une nouvelle porte, celle d'une parole plus libre et plus personnelle, en marge des sentiers battus.
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