Gregory Charles lance un cri du coeur : Je suis désespéré!
Gregory Charles sort publiquement pour critiquer le système d'éducation au Québec. Il souhaite carrément une réforme.
En entrevue avec La Presse, celui qui enseigne dans les écoles depuis maintenant 35 ans, a lancé un cri du coeur :
« Je suis désespéré! »
Gregory Charles rappelle qu'il est préoccupé depuis longtemps de la situation dans nos écoles. Dans les années 1990, il avait prononcé une conférence dans une école secondaire de Montréal. Il avait vu des champignons dans les conduits d'aération et la directrice lui avait confié que les garçons décrochaient en grand nombre.
« C'était comme dans une scène du film Schindler's List. Lorsque Oskar Schindler regarde sa bague, et se dit qu'en la vendant, il aurait pu sauver plus de monde. Ça m'émeut, car je sais que les bons profs, c'est comme ça qu'ils abordent l'enseignement. Ils se demandent combien de jeunes ils peuvent mettre dans la barque en mouvement. »
Éducation: le cri du coeur de Gregory Charles.
Fascinant.
Par @alexandrepratt#PolQc https://t.co/EAprBDFyMt� Bernard Drainville (@drainvillepm) April 24, 2022
Malgré le fait qu'il ne possédait pas de diplôme, cette expérience a convaincu Gregory de devenir enseignant en histoire.
Il oeuvrait dans un centre communautaire du quartier Saint-Henri et durant son passage, concernant le décrochage des garçons, il n'y en a eu aucun :
« Zéro, comme dans zéro absolu. Il y a des éléments que je ne comprends pas dans notre façon de faire. Prends la méthode bibliothéconomique. La programmation de l'enseignement. C'est une antithèse. Aucun enfant que je côtoie ne pense comme ça. Surtout pas les garçons! Ils pensent de façon aléatoire. Désorganisée. Chaotique. Mais il n'y a pas un enfant sain d'esprit qui, lors d'une playdate, dit : "moi, j'ai pensé à mon affaire. À 9 h, on fait ceci. À 9 h 30, on fait cela. Et en passant, il faut absolument se rendre à 150 coups de corde à danser." Voyons donc! On traite l'enseignement comme si c'était un plan d'affaires. »
Gregory Charles raconte qu'il est en faveur de séparer les filles et les garçons :
« Encore là, personne de sain d'esprit ne va te dire qu'à 16 ans, les garçons et les filles ont la même maturité. [] J'ai enseigné aux garçons seulement. Aux filles seulement. Aux deux en même temps. C'est d'ailleurs le cas à Star Académie cette saison. Les différences, je les vois! Je trouve ça horrible, que, pendant des générations, on ait interdit aux filles de s'émanciper. D'aller chercher de l'éducation. C'est horrible, horrible, horrible. Mais je ne peux pas croire que maintenant, reconnaissant cette erreur gigantesque, on se revire de bord et on se dit : "on va se faire un programme d'enseignement [], on va faire ch**r les garçons à fond, et ils vont décrocher". »
Même si Gregory Charles ne ressent pas l'ambition de se lancer en politique, pour changer les choses, il n'est pas contre l'idée d'embarquer un jour dans l'arène politique :
« Ma réponse à ça est toujours weird et ambiguë. Je ne suis pas contre l'idée d'aller en politique. Je ne dis pas cela parce que j'ai l'ambition d'aller en politique. J'ai zéro ambition d'aller en politique. Mais je ne suis pas contre l'idée. Si quelqu'un me disait : "c'est absolument toi que ça prend pour ça", je ne résisterais pas pour des raisons commerciales ou personnelles. »
Que pensez-vous des propos de Gregory ?
Source : La Presse
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