« En fait, comme journaliste, tous les jours, on lisait des nouvelles sur le cancer [...] et moi je savais qu'on s'en allait vers un.
Une personne sur deux va avoir un cancer dans sa vie. Alors je me suis dit bon ben ça arrive et ça m'arrive à moi. La chance que j'ai, c'est un cancer qui est probablement très facile de suivre [...] et j'ai eu deux récidives après et puis ça a permis de juste me concentrer sur la bataille qu'on avait menée.
Puis j'ai vécu ça [...] en 2016 j'étais diagnostiqué [...] en 2018 j'ai une récidive et puis je suis à l'hôpital. J'ai été opéré et tout ça. Je rentre au travail le lundi [...] on était le lundi de Pâques et j'apprends que Jean Lapierre meurt dans un accident et moi je viens de vivre une opération.
J'ai eu une hospitalisation, j'ai été opéré le jeudi, le vendredi et le samedi, je suis à l'hôpital. Le dimanche je sors, le lundi je suis à la maison et le mardi je suis au travail.
Je ne veux en parler à personne de ce que j'ai vécu, mais là j'arrive puis là j'apprends que Jean Lapierre et mon collègue décède. Alors j'ai comme eu une espèce de deux deuils. Mon deuil à moi de savoir que je m'en vais vers un risque que je ne connais pas et là, la mort de Jean Lapierre.
Je ne me sentais tellement pas à ma place. J'ai passé à travers ça aussi, je n'en ai jamais parlé j'en ai parlé cinq ans plus tard quand j'ai publié le livre. »