Une découverte inattendue suscite l'espoir autour de la régénérescence des dents et des os
Des équipes de Science Tokyo et de l'Université du Texas à Houston viennent de franchir une étape importante pour la médecine dentaire régénérative.
En travaillant sur des souris, elles ont cartographié avec précision comment certaines cellules se développent pour construire une dent, et surtout, elles ont mis au jour deux lignées cellulaires qui joueraient un rôle clé dans la formation naturelle des tissus dentaires.
L'idée derrière le projet : percer la biologie dentaire afin d'ouvrir la voie à des traitements capables de réparer des dents abîmées sans recourir à des matériaux artificiels.
Parue le 1er juillet 2025 dans Nature Communications, l'étude utilise des souris modifiées, des traceurs lumineux pour suivre les cellules et des approches qui bloquent provisoirement certains gènes.
En observant l'extrémité des racines en croissance, les chercheurs ont saisi comment des signaux protéiques orientent le destin de cellules souches encore peu connues.
Première découverte marquante: une lignée issue de la papille apicale, une zone de tissu mou située au bout de la racine en formation.
Des cellules qui pourraient changer bien des choses
Ces cellules expriment la protéine CXCL12, déjà associée à la formation osseuse, et peuvent se transformer en plusieurs types essentiels: des odontoblastes (qui déposent la dentine et contribuent à bâtir la dent), des cémentoblastes (qui forment la couche protectrice autour de la racine) et des ostéoblastes (qui participent à l'os alvéolaire, notamment lorsqu'il doit se réparer).
Autrement dit, ce réservoir cellulaire au bout de la racine semble alimenter directement la construction et l'entretien des tissus qui tiennent la dent en place.
Deuxième lignée repérée: un groupe de cellules localisé dans le follicule dentaire et caractérisé par l'expression de la protéine apparentée à la parathormone, PTHrP.
Ces cellules contribuent surtout à l'os alvéolaire, l'os de la mâchoire qui entoure et soutient la racine et, dans des conditions particulières, peuvent aussi évoluer vers des cémentoblastes.
Ce détail est important, parce qu'il laisse croire qu'en contexte de lésion ou de régénération, cette lignée pourrait s'activer différemment pour aider à reconstruire l'attache de la dent.
L'ensemble dessine un cadre mécanistique plus net de la formation radiculaire: une lignée CXCL12+ issue de la papille apicale polyvalente pour la racine, le cément et l'os de soutien, et une lignée PTHrP+ du follicule dentaire orientée vers l'os alvéolaire, avec une flexibilité ciblée selon les besoins.
Pour la clinique, l'enjeu est majeur. Mieux définir qui fait quoi, où et quand, c'est la base pour développer des thérapies à base de cellules souches qui régénèrent la pulpe, les tissus parodontaux et l'os plutôt que de simplement remplacer la dent par un matériau.
On n'y est pas encore chez l'humain, mais cette carte cellulaire précise rapproche la dentisterie d'un futur où l'on pourrait stimuler les bons programmes biologiques pour réparer une dent de l'intérieur, en respectant sa complexité naturelle.
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