Le fonds des accidentés pourrait couvrir les pubs de la SAAQ avec Katherine Levac
Crédit photo: Facebook - Katherine Levac
Depuis quelques mois, la SAAQ fait face à une crise majeure. Les finances sont dans le rouge, les ratés du virage numérique continuent de faire des vagues et les critiques pleuvent. Pourtant, au milieu de ce chaos administratif, un visage familier ressort: celui de Katherine Levac.
L'humoriste prête son image à des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière.
Une initiative bien accueillie, selon la ministre Geneviève Guilbault, qui n'hésite pas à la mettre de l'avant pour illustrer les efforts en matière de prévention.
Et c'est justement là que le débat commence à se corser.
Un fonds destiné aux accidentés utilisé autrement
La SAAQ affirme qu'elle n'a pas l'intention de piger dans le fonds destiné à l'indemnisation des accidentés de la route pour combler ses pertes.
Mais elle envisage d'utiliser une partie des surplus de ce même fonds pour financer des activités jugées admissibles, comme les publicités de prévention.
Ce serait donc via cette voie que les campagnes avec Katherine Levac seraient payées.
Ce fonds excédentaire, qui cumule 3,8 milliards de dollars, a toujours pu servir à des initiatives liées à la sécurité routière. Ce n'est pas nouveau.
Ce qui l'est, c'est la volonté d'en élargir l'utilisation pour y inclure davantage d'éléments, notamment certaines campagnes de communication.
Un message qui passe, mais un moment mal choisi
Katherine Levac, en tant que porte-parole, livre un message clair: prudence sur la route, respect des règles, attention aux autres. Son ton accessible fonctionne, surtout auprès des jeunes.
Mais en plein moment où les finances dérapent, où le déficit s'approche du milliard et où la confiance envers la SAAQ est mise à rude épreuve, l'effet de ces campagnes pourrait être perçu autrement.
On ne remet pas en cause l'objectif: sensibiliser. Le souci, c'est le contexte.
Certains pourraient y voir une tentative de redorer l'image de l'organisation à l'aide d'un visage apprécié, tout en utilisant un fonds censé être réservé à ceux qui ont réellement payé le prix des accidents.
Une communication sous haute tension
La ministre, de son côté, assure qu'il n'est pas question de détourner des fonds destinés aux victimes.
Elle parle plutôt d'une révision dans la manière d'utiliser certains montants, toujours dans le cadre légal. Examen de conduite, campagnes de prévention, réduction des frais de permis, tout ça entre dans les utilisations possibles.
Mais malgré les justifications, une chose est claire: même les campagnes les mieux pensées, avec des figures publiques comme Katherine Levac, peuvent se retrouver mêlées à des décisions qui dépassent leur cadre initial.
Dans le climat actuel, chaque dépense est scrutée, chaque décision interprétée. Et même les visages souriants de la prévention ne suffisent plus à faire diversion.
Source: TVA Nouvelles
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