Plusieurs pensent que le Québec devrait s'inspirer du Japon pour cette loi liée aux séries télé et au cinéma
Crédit photo: Facebook - STAT et Indéfendable
Au Japon, une histoire de spoilers a fait jaser pas mal en ligne, au point où plusieurs se demandent si on ne devrait pas adopter quelque chose du genre au Québec.
On le vit tous: on ouvre Facebook ou Instagram et on tombe sur quelqu'un qui raconte la fin d'un film, d'une série, ou du dernier épisode de STAT ou d'Indéfendable.
Sauf que là-bas, ce n'est pas juste mal vu, ça peut mener devant le tribunal.
Le cas qui a retenu l'attention concerne un rédacteur d'un site spécialisé en cinéma et en mangas.
Grâce à une projection de presse, il a vu Godzilla Minus One, un film japonais à budget raisonnable qui a connu un beau succès jusque chez les Américains.
Au lieu d'écrire une critique, il a publié un récit complet: déroulement, scènes clés, revirements, conclusion, même des bouts de dialogues. Bref, plus besoin d'aller au cinéma pour comprendre l'histoire.
Quelques mois plus tard, la police l'a arrêté chez lui, au nord de Tokyo. Le jugement est tombé: une amende de 500 000 yens, environ 4880 dollars canadiens.
Spoiler en ligne: même son employeur en paie le prix fort
Son employeur n'est pas épargné. Le patron du site fait lui aussi face à la justice, parce que la plateforme hébergeait des centaines de résumés détaillés de films et de mangas, avec de la pub qui rapportait.
Les autorités estiment que ce genre de contenu dépasse largement la critique et empiète sur le coeur de l'oeuvre.
Au Japon, on appelle ces sites des « netabare », des plateformes bâties pour dévoiler les intrigues de A à Z à des gens qui veulent tout savoir sans payer le billet, l'abonnement télé ou la BD.
Devant l'ampleur du phénomène, une réforme a clarifié les règles. La loi sanctionne maintenant la reprise non autorisée de segments jugés importants d'une oeuvre, même si c'est réécrit en texte et non copié-collé.
Les résumés ultras détaillés sont considérés comme une forme de concurrence qui nuit aux ventes: en gros, si ton texte permet de remplacer l'expérience de voir le film ou de lire le manga, tu dépasses la ligne.
Pourquoi ça fait réagir ici? Parce que le dilemme est bien réel. On veut protéger la liberté de critique et d'information, mais on veut aussi préserver le travail des créateurs.
Une critique, ça analyse, ça prend du recul, ça situe l'oeuvre. Un spoiler intégral enlève au public la découverte et peut couper les revenus des studios et des auteurs.
Le cas japonais trace une frontière plus nette: donner son opinion, oui; raconter l'intrigue au complet, non.
Reste à voir si, chez nous, on souhaite s'inspirer de cette approche pour mieux encadrer les spoilers qui gâchent l'écoute de tout le monde.
Précédemment sur RosePingouin
SONDAGE |
11 OCTOBRE | 155 RÉPONSES Plusieurs pensent que le Québec devrait s'inspirer du Japon pour cette loi liée aux séries télé et au cinéma Aimeriez-vous que le Québec adopte des mesures comme au Japon pour encadrer les spoilers de séries et de films? |
Oui | 52 | 33.5 % |
Non | 57 | 36.8 % |
Moyennement | 46 | 29.7 % |
Liste des sondages |