Un pilier de la musique R&B s'éteint à l'âge de 51 ans

La nouvelle vient de sa famille et a rapidement circulé dans les médias sérieux. Pour beaucoup, c'est un choc. Pas juste parce qu'on perd un grand artiste, mais parce qu'on perd une référence qui a changé la façon d'entendre la soul moderne.

D'Angelo s'est imposé dès 1995 avec Brown Sugar. Ce premier élan l'a placé au centre d'un mouvement où la soul se mêlait au hip-hop et au gospel sans perdre son coeur.

Quelques années plus tard, Voodoo a confirmé qu'on n'était pas devant un simple succès passager. L'album a marqué la culture pop, raflé des honneurs et installé une esthétique sonore qui, encore aujourd'hui, sert de point d'ancrage à toute une génération.

Beaucoup d'artistes parlent d'arrangements organiques; lui, il les faisait vivre. Il laissait de l'air entre les notes, travaillait le groove avec une précision de luthier, et traitait sa voix comme un instrument complet.

Quand Black Messiah est arrivé bien plus tard, on a retrouvé la même intention: pas de surenchère, juste la musique au premier plan, riche, chaude, maîtrisée.

Il a toujours gardé sa vie personnelle loin des caméras. Malgré ça, son empreinte publique est restée nette. On se souvient d'une période où sa signature sonore dominait les ondes, avec une sobriété visuelle devenue l'emblème d'une époque.

Ses rares apparitions, ses collaborations choisies, sa façon de monter sur scène pour servir les chansons plutôt que l'ego: tout ça a bâti une réputation solide, respectée autant par les mélomanes que par les musiciens.

Sa trajectoire a connu des pauses, des retours attendus, des silences qui rendaient chaque sortie encore plus surveillée. Trois albums seulement, et pourtant une influence qui dépasse la simple discographie.

On entend son héritage dans les tempos qu'on ralentit pour laisser respirer la voix, dans les basses qui portent la mélodie sans l'écraser, dans les batteries feutrées qui poussent la chanson sans la brusquer. C'est une école du détail, de l'écoute, du choix du mot juste, transposée en son.

Voici quelques-unes de ses chansons:

Aujourd'hui, on pense à sa famille, à ses proches, à la communauté musicale qui lui doit énormément.

Pour le public, la meilleure façon d'honorer sa mémoire, c'est de retourner à la source: Brown Sugar pour l'étincelle, Voodoo pour la révolution intérieure, Black Messiah pour la maturité.

D'Angelo a choisi la qualité avant la quantité. Sa voix demeure dans ces disques. C'est là qu'on va continuer de la retrouver.

Source: TMZ