Un bébé au Québec se retrouve à l'urgence dans un état bouleversant, souffrant de 50 fractures
Crédit photo: Freepik
Une enquête a révélé qu'une fillette, d'abord amenée à l'urgence pour une jambe cassée, présentait en fait environ 50 fractures ainsi que plusieurs ecchymoses, sans explication crédible. Selon la mère, plusieurs de ces blessures restent inexpliquées.
Il a fallu cinq ans avant que la mère, aujourd'hui âgée de 30 ans, reconnaisse devant une agente d'infiltration « qu'elle est coupable de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour que ce qui est arrivé à sa fille n'arrive pas ».
Elle a admis lundi devant le palais de justice de Longueuil qu'elle n'avait pas agi avec toute la responsabilité attendue.
En 2018, sa grossesse n'était pas planifiée et elle ne connaissait le père que depuis quelques semaines. Après la naissance de leur fille à l'automne, la relation entre eux s'est rapidement détériorée.
La mère évoque son épuisement face aux soins constants du nouveau-né tandis que le père était « régulièrement impatient » et « maladroit avec l'enfant ».
Un mois après la naissance, la mère avait même écrit à sa propre mère : « Au secours, viens chercher l'enfant », signal d'un malaise certain. Elle a aussi constaté que le conjoint tirait fort sur la couche ou la manche du pyjama de l'enfant et noté des ecchymoses sur ses côtes.
Quand la responsabilité parentale intervient
La nuit de novembre 2018, l'enfant de deux mois hurlait pendant que le père lui changeait la couche. Le lendemain, sa jambe était « flasque », et sa cuisse « enflée et rouge ».
Elle pleurait beaucoup plus que d'habitude et dormait très peu. Une amie de la mère a constaté la cuisse enflée et l'a encouragée à consulter, mais celle-ci a tardé plusieurs jours avant d'aller à l'hôpital.
La fillette a finalement été vue par un médecin quatre jours plus tard et hospitalisée 10 jours au CHU Sainte‑Justine à Montréal pour fracture du fémur attribuée à une force « excessive ».
Durant son séjour, les médecins y ont détecté 50 fractures aux côtes, aux mains et possiblement au pied droit, issues de trois ou quatre épisodes distincts. Aucune maladie ou trouble génétique n'a pu expliquer ces blessures, ni une chute commune.
Le père a quant à lui admis à un enquêteur « un geste de frustration avec sa fille » qui pourrait avoir causé la fracture du fémur. Il est actuellement en attente de procès pour voies de fait graves. À ce jour, aucun élément ne permet de déterminer qui est responsable des autres fractures.
La mère doit revenir en cour en mars pour la suite des procédures. Elle est accusée d'omission de fournir les choses nécessaires à l'existence de sa fille, une infraction passible d'un maximum de cinq ans d'emprisonnement.
Ce dossier soulève des interrogations sur jusqu'où l'épuisement parental peut expliquer un manquement et à quel moment l'intervention devient impérative.
Source : TVA Nouvelles
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