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Les abysses océaniques demeurent un mystère: 91% d'espèces encore inconnues


PUBLICATION
Laurence Perron
25 octobre 2025  (14h20)
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Profondeur océan
Crédit photo: Pixabay

Sous la surface, les scientifiques ouvrent une fenêtre sur un univers qui nous échappe encore.

Grâce à des instruments ultra précis et à des équipes qui travaillent ensemble partout sur la planète, on trace enfin les premiers contours de la vie dans les abysses.
Pendant que la surface terrestre est scrutée sans arrêt, le grand bleu reste l'un des derniers territoires peu connus du vivant.
L'océan est vaste, difficile d'accès, et sa diversité dépasse de loin ce qu'on a décrit jusqu'ici.
Des plaines abyssales aux sources hydrothermales, la mer demeure une véritable terre inconnue. On estime que plus de 80% de l'océan n'a jamais été observé directement, et seule une mince fraction des fonds a été réellement explorée.
Sur le plan biologique, le retard est encore plus grand: environ 91% des espèces marines n'auraient pas encore de nom. C'est un paradoxe frappant: ces milieux soutiennent l'équilibre planétaire, mais on les connaît mal.

91% de la vie marine nous échappe encore

Depuis les années 2000, on travaille fort pour combler ce vide. Le plus gros coup? Le Census of Marine Life: plus de 2 700 spécialistes, 80 pays, et 540 missions en mer pour mieux comprendre la vie marine. Malgré tout, on a seulement effleuré la complexité du vivant océanique.
Bonne nouvelle, la cadence s'accélère. En octobre 2025, le Biodiversity Data Journal a diffusé une deuxième série de résultats du projet Ocean Species Discoveries, porté par la Senckenberg Ocean Species Alliance.
L'idée est simple et efficace: publier rapidement des descriptions courtes, mais solides, en partageant méthodes et équipements.
Quatorze espèces s'ajoutent ainsi au registre, dont le ver marin nommé Spinther bohnorum, l'isopode parasite Zeaione everta au dos rappelant du maïs soufflé, et Veleropilina gretchenae, un mollusque trouvé à plus de 6 000 mètres.
Ces trouvailles touchent trois grands groupes d'invertébrés: annélides, mollusques et crustacés, en plus de deux genres totalement nouveaux.

Laevidentalium wiesei (gauche), Metharpinia hirsuta (haut droit), and Myonera aleutiana (bas droit) / Crédit photo: Senckenberg Ocean Species Alliance

Spinther bohnorum (gauche), Apotectonia senckenbergae (droite) / Crédit photo: Senckenberg Ocean Species Alliance
Au coeur de la démarche, le Discovery Laboratory de Francfort offre aux équipes un accès commun à la microscopie électronique, à la tomographie 3D et au codage à barres de l'ADN.
Résultat: des diagnostics morphologiques nets, combinés à des données moléculaires quand c'est possible, pour une taxonomie plus rapide et plus collaborative.
Pourquoi ça compte? Parce que ce qu'on ne connaît pas risque de disparaître sans laisser de traces. Avec les pressions humaines et les changements climatiques, certaines niches écologiques vacillent.
Mieux documenter la biodiversité, c'est mieux protéger les services essentiels des océans: climat, carbone, oxygène, et toutes ces interactions invisibles qui font tenir les écosystèmes.
Chaque nouvelle espèce décrite nous rapproche d'une vision plus juste du monde marin. Courir pour nommer, c'est aussi courir pour préserver.
Source: Science et Vie
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